(L’histoire relatée ci-dessous l’est avec l’accord de l’intéressée. )
Ce matin, je suis un peu énervée… Je vous raconte ! Stéphanie m’appelle, en larmes, complètement à bout, et ça se comprend. Elle est allée consulter son gynéco hier car elle avait très mal au sein gauche. Il lui a diagnostiqué un abcès (sans regarder ni palper ses seins). La pauvre est ressortie avec la prescription d’un antibiotique (ça c’est plutôt cohérent) et… et… d’un déshydratant (oui, oui, vous avez bien lu !), assortie d’une interdiction de boire et de l’obligation d’arrêter l’allaitement immédiatement, que ce soit au sein ou par le biais d’un tire lait. Lorsqu’elle m’a appelée ce matin, Stéphanie avait non seulement très soif (elle n’avait pas bu depuis au moins hier après-midi… je sais bien que ce mois de mai est plutôt frais mais tout de même !) et bien sûr très mal aux deux seins. Eh oui, au sein malade évidemment, mais aussi à celui qui, jusqu’à sa visite chez le médecin, était parfaitement sain.
Je connais plein de gynécologues formidables, qui soutiennent les femmes dans leur allaitement, et je n’ai donc rien contre la profession, mais donner des conseils alors qu’on a une telle méconnaissance de l’allaitement m’a vraiment mise hors de moi.
La quantité de lait produite ne dépend pas de la quantité d’eau ingérée. Ainsi le fait de boire des litres et des litres n’augmentera pas la quantité de lait, et le fait de s’arrêter de boire ne bloquera pas comme par magie la lactation (bon, certainement qu’au bout de sept jours sans boire, il n’y aura plus de lait, mais… oups je vais faire de l’humour macabre…).
Le conseil d’arrêter totalement l’allaitement était bien sûr insensé. Il a amené le sein droit à s’engorger à son tour. Mettons que Stéphanie ait effectivement eu un abcès (ce dont je doute fort vu que les problèmes étaient très récents et que cela n’a pas été vérifié au toucher), elle aurait du poursuivre l’allaitement du sein droit et tirer son lait du sein gauche en attendant la guérison.
Ce matin, Stéphanie se retrouvait donc avec des douleurs terribles aux deux seins, une soif atroce et le choc d’avoir du arrêter prématurément l’allaitement. Demain, je prends de ses nouvelles et je vous raconte comment on s’en est sorties !