Aujourd’hui Marina Boudey, conseillère en allaitement chez Lact’essence nous parle d’une consultation d’allaitement pas comme les autres :
“Je me questionne aujourd’hui sur la qualité de mon lait, la quantité, le fait que mon bébé tète moins quand je vais mal, qu’elle me mord quand je suis énervée, etc… Est-ce que je fais bien de continuer l’allaitement ? Est-ce vraiment bénéfique pour notre lien ? Est-ce qualitatif tout de même pour elle ? Mon corps arrive t-il à faire la part des choses et à lui offrir le meilleur tout de même ?”
Voilà les questionnements qu’une mère est venue me partager, et c’est avec un grand honneur que je vais tenter d’y répondre. Ce que disent les études, et comment il est possible d’interpréter ces données.
Aujourd’hui nous laissons la parole ou plutôt la plume à Marina Boudey, conseillère en allaitement et co auteur du livre pour enfants : “Histoire de tétées”
Voici un article écrit par Elise Dufour, sage-femme.
Il peut arriver durant l’allaitement que les seins deviennent très tendus et douloureux, on parle alors d’engorgement mammaire. Cela peut se produire lors de la montée de lait, ou encore lorsque votre bébé tète moins souvent que d’habitude, et également lors d’un sevrage trop rapide.
L’engorgement n’est que la première étape d’un processus amenant des complications (de la mastite à l’abcès du sein, pouvant nécessiter une intervention chirurgicale). Il ne faut pas compter sur le fait qu’un engorgement va se résoudre spontanément, il est conseillé de réagir rapidement afin de ne pas prendre le risque de complications.
Que faire lors d’un engorgement ?
On peut avoir l’image d’un léger excédent de lait dans les canaux qu’il va falloir évacuer, puis d’actions à mener pour apaiser l’inflammation.
Faire couler « l’excédent » de lait
Votre premier réflexe doit être de faire téter le bébé. Même s’il est somnolent ou s’il a mangé, on lui propose le sein.
Si votre bébé ne veut pas téter, il va falloir faire couler vous-même votre lait. Chaleur et massage doux vont aider l’évacuation du lait. Vous pouvez poser des gants chauds ou des bouillottes sur la poitrine, ou encore aller sous la douche. Vous allez en douceur exprimer votre lait de manière manuelle. Index et pouce bien écartés, plus largement que votre aréole, vous rentrez dans la profondeur du sein, contre votre cage thoracique, en maintenant le même écart entre les doigts. Puis en restant dans la profondeur, vous rapprochez vos doigts l’un de l’autre, en direction du centre du sein, puis enfin, en gardant les doigts rapprochés, vous remontez vers la partie superficielle du sein. Des gouttes de lait apparaissent au niveau du bout de sein, et éventuellement des jets de lait après quelques minutes. Vous pouvez pratiquer l’expression manuelle jusqu’à assouplissement des seins.
Des fois, le sein est tellement tendu que le bébé ne parvient plus à téter, et l’expression manuelle devient impossible et trop douloureuse. Dans ce cas, vous pouvez essayer la méthode du « verre d’eau chaude », qui fonctionne lorsque les seins sont très tendus. Dans la salle de bain, poitrine nue, vous remplissez un verre d’eau chaude mais non brûlante, à ras bord. Vous plongez le bout de sein dans le verre, et vous plaquez ce verre complètement contre votre sein, en appuyant suffisamment pour éviter les fuites, et en redressant le buste. Vous pouvez masser doucement le sein, et un flux de lait devrait apparaître dans le verre. L’écoulement se passe alors en douceur, et vous le prolongez en massant légèrement jusqu’à assouplissement de la poitrine.
Apaiser l’inflammation
Une fois les seins assouplis, vous allez pouvoir lutter contre l’inflammation locale, comme vous le feriez lors d’une entorse par exemple.
Vous pouvez appliquer du froid sur la poitrine : gants froids, poches réfrigérées (exemple de « fait maison » : vous pouvez imbiber des serviettes hygiéniques ou des couches avec de l’eau, essorez le surplus, et mettez- les sur la tranche avec une forme arrondie au congélateur quelques heures).
Vous pouvez réaliser des cataplasmes d’argile, en couche bien épaisse.
Le chou fonctionne très bien également. Prenez un chou à feuilles, qui a été conservé un peu au réfrigérateur. Placez des feuilles de chou dans votre soutien-gorge de manière à envelopper complètement les seins, puis changez après quelques heures.
Si vous avez une prescription médicale, ou une absence de contre-indication, vous pouvez prendre des anti-inflammatoires (demandez conseil à votre médecin), de préférence pendant les repas.
Que faut-il éviter de faire ?
Il ne faut pas avoir recours à une restriction hydrique. Buvez normalement, c’est-à-dire environ 2 litres par jour pendant l’allaitement.
Il ne faut pas comprimer la poitrine. Il est conseillé de porter un soutien-gorge d’allaitement jour et nuit, de taille adaptée.
Et vous l’aurez compris je l’espère, il est formellement déconseillé d’arrêter l’allaitement ou d’arrêter de faire téter un sein engorgé. Au contraire, il faut particulièrement insister pour bien faire téter les seins engorgés afin de les drainer. Arrêter l’allaitement serait dommage pour votre bébé mais surtout ne ferait qu’empirer l’engorgement, et conduirait à l’apparition de complications.
Que faire en cas de persistance ou d’aggravation de l’engorgement ?
En cas de persistance ou d’aggravation de votre engorgement mammaire, contactez sans délai des professionnels de l’allaitement comme les sages-femmes ou les consultantes en lactation, afin d’être accompagnée rapidement tout en préservant votre allaitement.
Références bibliographiques : pour en savoir plus sur l’engorgement
La Leche League : engorgement La Leche League : revue de littérature concernant le recours au chou Recommandations nationales de l’ANAES : page 120
Marie-Agnès TORCQ est sage-femme . Formée à la méthode Cyclamen®, elle accompagne les femmes avec les Méthodes Naturelles de Régulation des Naissances.
Elle tient à remercier le professeur Ecochard pour son aimable contribution et sa relecture judicieuse.
La nature est bien faite. Après avoir donné la vie, si une mère allaite son bébé à la demande avec un maternage de proximité, son cerveau produit des hormones empêchant un retour à la fertilité. C’est ce qu’on observe dans les pays en voie de développement où les tétées sans restriction permettent d’espacer naturellement les naissances ; dans le cas où l’allaitement artificiel n’est pas mis en compétition avec l’allaitement maternel. Est-ce possible aussi chez nous ? Voyons de plus près comment cela se produit.
Voici un nouvel article de notre scientifique préférée Pascale Baugé. 🙂
Les mamans rencontrent souvent des difficultés pour démarrer leur allaitement et parfois, lorsque la solution n’est pas trouvée (par manque d’information, d’aide ou de soutien) certaines baissent les bras et l’allaitement tourne court.
Comprendre la physiologie permet de mieux anticiper et d’aider ces mères. Quelles sont ces difficultés les plus fréquemment rapportées ? Mis à part les questions de positionnement ou de gestes à apprendre, certains défis se posent en lien avec le nourrisson : on parle souvent des freins de langue ou du faible poids à la naissance comme facteurs de risques pouvant empêcher un démarrage d’allaitement serein.
S’est-on jamais penché sur l’anatomie des mamans ? Des tendances se dégagent-elles ? Autrement dit, certaines morphologies de mamelons pourraient-elles poser plus de contraintes ? Peu d’études ont fait le tour de la question. En 2017, toutefois, une approche reposant sur de l’observation avait suggéré que la taille des mamelons et la densité de la peau au niveau de l’aréole pouvaient jouer un rôle. Qu’en est-il exactement ?
Marina Boudey, conseillère en allaitement, fondatrice de Lact’essence, co-autrice du livre Histoires de tétées, chroniqueuse radio autour de l’allaitement maternel.
L’allaitement et l’alcool sont-ils compatibles, et si oui dans quelles mesures ?
Cet article traitera les dernières données scientifiques sur le sujet pour apporter des réponses factuelles.
Delphine Dumoulin nous parle de son rôle dans un lactarium d’une maternité de niveau 3.
Puéricultrice depuis 30 ans, j’ai, depuis 2006, l’immense honneur d’être la puéricultrice d’un des plus grands lactariums de France.
Lorsque j’ai été recrutée, j’avais bien sûr de bonnes connaissances en allaitement. De plus, mon hôpital se préparait à la labellisation IHAB (Initiative Hôpital Ami des Bébés), dont l’une des conditions est de permettre l’allaitement en cas de séparation mère-bébé.
On imagine aisément le rôle que peut avoir une puéricultrice ou un autre soignant IBCLC (International Board Certified Lactation Consultant) dans un service de maternité ou de néonatalogie. Mais dans un lactarium, cela soulève toujours l’étonnement.
Elise Dufour, sage -femme nous explique l’engorgement et son traitement.
Il peut arriver durant l’allaitement que les seins deviennent très tendus et douloureux, on parle alors d’engorgement mammaire. Cela peut se produire lors de la montée de lait, ou encore lorsque votre bébé tète moins souvent que d’habitude, et également lors d’un sevrage trop rapide.
L’engorgement n’est que la première étape d’un processus amenant des complications (de la mastite à l’abcès du sein, pouvant nécessiter une intervention chirurgicale). Il ne faut pas compter sur le fait qu’un engorgement va se résoudre spontanément, il est conseillé de réagir rapidement afin de ne pas prendre le risque de complications.
Aujourd’hui c ‘est le Dr Evelyne Mazurier, pédiatre formatrice, ancienne praticienne hospitalière néonatalogue au CHU de Montpellier, consultante en lactation IBCLC, certifiée Biological Nurturing, DIULHAM, certifiée NIDCAP, DIU bilan sensori-moteur, qui nous fait l’honneur de nous écrire un billet sur le sommeil de la maman allaitante.
Le lait maternel est l’un des aliments les plus étudiés : on ne cesse de découvrir ses bienfaits sur la santé et la nutrition du nourrisson ainsi que sa parfaite adéquation avec les besoins de l’enfant grandissant grâce à un apport optimal de nutriments. Ses avantages sur le long terme sont également de mieux en mieux révélés et la médecine s’intéresse de près à ses nombreux composants actifs tels que HAMLET (acronyme de Human Alpha-lactalbumine Made lethal to Tumor cell), une protéine complexequi déclenche la mort des cellules tumorales. Ce qui est moins documenté, ce sont les usages non nutritifs du lait humain qui se sont parfois ancrés dans les habitudes populaires comme utiliser le lait localement pour traiter la conjonctivite, les rhinites ou les infections de la peau.
Certains chercheurs se sont penchés sur la question : a-t-on des bases scientifiques sur lesquelles s’appuyer pour confirmer l’efficacité de tels usages ?
Voici un nouvel article de notre scientifique Pascale Baugé, qui nous aide à décrypter toutes ces nouvelles études sur le lait maternel et ses pouvoirs…
Le lait maternel est une substance riche, très riche, un fluide complexe comprenant une multitude de composants dont on est encore loin d’avoir fait le tour, tant dans la nature de ses constituants que dans les rôles que ces derniers peuvent jouer chez le bébé voire chez l’adulte qu’il deviendra.
Diététicienne récemment diplômée, je découvre avec bonheur la richesse de mon métier. La diététique appréhende l’alimentation de tous les êtres humains, avec des possibilités de variation infinie suivant l’âge ou l’état de santé. C’est pourquoi, j’ai décidé durant mes études de ne pas me limiter à l’alimentation des adultes et d’effectuer mon stage à thème optionnel dans un domaine qui m’a toujours intéressé : l’allaitement maternel. Cela m’a permis de me familiariser avec ce champ particulier de la diététique, et ce, d’autant plus que l’alimentation lactée est peu abordée par le cursus commun.
“Faites-vous confiance madame ! “, “Faites confiance à votre bébé, il sait parfaitement ce dont il a besoin et saura vous le faire comprendre.”
Ces conseils, empreints d’intentions positives et fondés, pour une partie d’entre eux, vous ont été maintes fois donnés. Toutefois, vous êtes nombreuses malgré tout, à entendre finalement : ” Là, il faut le stimuler” assorti de : “Il faut le réveiller pour le nourrir toutes les 3h“, avec un commentaire additionnel “ Il perd trop de poids/ n’en prend pas assez, il faut lui donner plus à manger. » Votre bébé est alors âgé d’un, deux, trois jours peut-être. Ou bien, ces injonctions surviennent un peu plus tard (dans les premiers jours ou premières semaines du retour à la maison).
Pascale Baugé, notre scientifique nous explique comment le lait maternel protège les bébés de l’entérocolite ulcéro- nécrosante.
On le sait : le lait maternel agit de façon efficace dans la protection contre les maladies chez les enfants allaités mais aussi les adultes qu’ils deviendront. Par exemple, les enfants allaités sont généralement protégés contre les problèmes d’inflammation de l’intestin et notamment l’entérocolite nécrosante. Plusieurs études ont montré que son incidence et sa sévérité sont moindres chez le nourrisson allaité.
Quand on allaite, s’il existe bien une intervention simple, caractérisée par un petit geste, facile à adopter dans de nombreuses situations, c’est bien la compression mammaire.
Une incisive qui se casse non loin de la gencive, presque comme si on l’avait sciée, une autre qui s’abîme avec une zone paraissant toute molle, jaune ou plus foncée et tirant vers le marron, des surfaces et tâches blanchâtres comme de la craie aux contours friables : vous voilà complètement déroutée et inquiète devant l’apparence des dents de votre enfant.
Pascale Baugé, notre scientifique favorite, nous éclaire à nouveau sur certains composants du lait humain. N’hésitez pas à consulter également son blog “Allaitement, bonheur et raison” .
Le lait maternel a de nombreux atouts et n’est comparable à aucun autre lait des autres mammifères. L’une de ces spécificités est liée à la présence en grande quantité de sucres complexes, ou oligosaccharides qui jouent un rôle majeur dans la mise en place de l’immunité et la maturation du microbiote.
Pascale Baugé, notre “chercheuse” de formation scientifique , nous présente deux articles sur la composition du lait maternel de mamans ayant eu le Covid-19.
En pleine pandémie de Covid-19, une question toute légitime se pose : que sait-on de l’éventuel effet protecteur du lait maternel sur les nourrissons et les enfants en bas âge, notamment le lait de mamans qui ont été touchées par la maladie ? Même si on n’a que bien peu de recul, des études se sont penchées sur la question et quelques conclusions se dessinent.
Ce billet a été écrit par Margaux Cannoni et Marie de Chaudron Quitry , amies de longue date. Lorsque Marie rentre des États-Unis où elle a vécu quelques années, elle partage avec Margaux devenue maman ses réflexions sur une alimentation saine dans le contexte de la maternité. A deux, elles s’attèlent en cuisine et créent des snacks délicieux avec des super aliments. Leurs créations savoureuses sont de véritables recharges pour les mères fatiguées : à la fois goûteuses et nutritives, elles sont un complément parfait pour qui manque de temps pour se régaler ou a besoin d’un coup de pouce santé.
Soigner son alimentation au quotidien est une évidence qui prend encore plus son sens pendant la grossesse et l’allaitement. Non seulement vous cherchez à rester en bonne santé mais vous tentez d’aider votre corps à offrir à votre bébé tout ce dont il a besoin : oméga 3, vitamines et minéraux. Prévenir certaines carences est également un moyen d’éviter un surcroît de fatigue, d’anxiété voire un baby blues …
Pascale Baugé nous explique les études sur le cancer du sein et l’allaitement.
Parmi les effets bénéfiques de l’allaitement maternel pour la mère, le plus documenté est celui lié à la protection contre le cancer du sein. Bien sûr, la protection n’est pas totale mais dans la mesure où le cancer du sein est très répandu dans le monde, tout bénéfice est néanmoins bon à prendre et à comprendre. Bon nombre de questions se posent néanmoins encore : l’allaitement exclusif protège-t-il autant que l’allaitement exclusif ? Existe-t-il une durée d’allaitement qui optimise la protection ?