Rūta , jeune maman d’origine lituanienne nous raconte son stage chez une consultante en lactation IBCLC.
Diététicienne récemment diplômée, je découvre avec bonheur la richesse de mon métier. La diététique appréhende l’alimentation de tous les êtres humains, avec des possibilités de variation infinie suivant l’âge ou l’état de santé. C’est pourquoi, j’ai décidé durant mes études de ne pas me limiter à l’alimentation des adultes et d’effectuer mon stage à thème optionnel dans un domaine qui m’a toujours intéressé : l’allaitement maternel. Cela m’a permis de me familiariser avec ce champ particulier de la diététique, et ce, d’autant plus que l’alimentation lactée est peu abordée par le cursus commun.
Mon premier défi fut de rechercher la structure qui pourrait m’accueillir. Le choix semblait vraiment large au premier abord. J’avais l’impression que l’allaitement relève de la compétence de plusieurs professionnels de santé : sage-femme, puéricultrice, pédiatre, gynécologue. Je me suis d’abord tournée vers les centres de PMI, mais on m’a rétorqué que son personnel n’est pas suffisamment formé aux questions d’allaitement. Ensuite, après quelques réponses négatives des maternités, j’ai découvert sur le net qu’il existe des consultantes en lactation IBCLC. C’est ainsi que mes démarches m’ont conduite vers une consultante libérale qui a accepté de m’accueillir dans son cabinet.
J’ai abordé mon stage en espérant approfondir des techniques d’allaitement. Dans mon esprit, la consultante en lactation était une professionnelle qui aide les mamans à résoudre des problèmes techniques pouvant empêcher d’allaiter. J’ai pourtant vite découvert qu’il ne s’agit que d’une partie de son métier.
La consultante en lactation travaille de manière flexible en s’adaptant le plus possible aux parents.
On distingue 2 types de consultations : prénatales et post-natales. Les premières sont destinées aux femmes en période de grossesse et ont comme objectif de leur donner des repères pour se préparer à l’allaitement. De ce fait, au moment de la consultation prénatale, si les questions sur le rythme des tétées et les positions d’allaitement sont traitées, la consultante aborde aussi l’aspect psychologique de l’allaitement, le lien maman-enfant, la satisfaction du besoin de sécurité, le rythme du sommeil du bébé, le quotidien de la femme allaitante ainsi que la conciliation allaitement et travail, et même parfois la diversification alimentaire. J’ai beaucoup apprécié découvrir ces aspects. De mon point de vue, les consultations prénatales sont le moyen idéal pour prévenir les problèmes que rencontrent la plupart des jeunes mamans.
Les consultations post-natales ont pour objectif de répondre à des questions précises. Et ces dernières sont beaucoup plus nombreuses que je ne l’avais imaginé. Les engorgements, les mastites, les mycoses, les crevasses, les freins de langue, les tensions cervicales, le manque de lait, la prise de poids faible, l’allaitement de bébés prématurés et de jumeaux ne sont qu’une partie des cas de figure que j’ai vu être abordés durant mon mois de stage.
Au début de l’entretien, la consultante pose de nombreuses questions concernant la maman et le bébé. Vient ensuite une période d’écoute active pendant laquelle elle invite les parents à parler afin de mieux cerner les raisons de la consultation – elle m’a notamment appris que le motif de la consultation cache parfois un problème insoupçonné ou non avoué. Elle propose alors différentes solutions adaptées à chaque famille.
A la fin, la consultante remet des documents qui peuvent servir de support après le retour au domicile. Elle les informe qu’elle reste disponible pour eux aussi longtemps qu’ils en auront besoin.
Elle communique aussi avec les professionnels qui lui ont adressé la famille ou peut orienter vers d’autres professionnels suivant les pathologies.
J’ai trouvé que la consultante a un rôle psychologique très important en soutien des parents. Cela se voit le mieux durant les consultations postnatales. Les parents arrivent dans le cabinet déjà fatigués, inquiets et les mamans pleurent souvent. Néanmoins, au bout de quelques instants, les sourires, les rires mêmes apparaissent. Les idées exposées durant les consultations permettent de casser certains stéréotypes concernant les bébés.
Quelques expressions m’ont marquées tout particulièrement : « Mettez votre bébé au sein chaque fois que vous voulez l’embrassez », « Attendre d’un bébé de faire ses nuits avant l’âge d’un an, c’est comme lui demander d’être capable d’écrire son prénom tout seul », « Un bébé allaité et obèse, ça n’existe pas », « Le sommeil partagé les premiers mois est un moyen de survivre ».
Durant les consultations les parents se détendent et partent plus confiants.
La consultante en lactation IBCLC doit se former en permanence pour être toujours à jour de ses connaissances. Pendant mon stage j’ai pu avoir un aperçu de la formation relative à l’allaitement instinctif, le Biological nurturing pour des sages-femmes. J’ai vu que le sujet était une nouveauté pour le public. Cela m’a permis de voir le caractère complémentaire mais bien distinct de ces deux professions.
Mon stage d’un mois chez la consultante en lactation IBLCL a été l’un des plus intéressants de mon programme d’études. Il m’a permis de découvrir ce métier formidable et comprendre la place de la consultante en lactation auprès des jeunes parents. Je pense qu’une consultante en lactation peut assurer un accompagnement de qualité qui manque souvent aux jeunes mamans en complément des autres professionnels de la petite enfance.