Ma reprise de travail approche, mon bref congé parental de 2 mois à l’issue de mon congé maternité vient de se terminer. Notre situation financière et le développement de ma carrière professionnelle m’obligent à reprendre très vite mon poste à 100 %. J’ai la chance de pouvoir prendre quelques jours de vacances pour me projeter et décider de la suite de mon allaitement.
Mon bébé a bientôt six mois ; j’ai déjà réussi à faire face à de nombreux obstacles. La reprise du travail représente pour moi une véritable source de stress : je suis envahie par de nombreuses questions et en même temps profondément motivée et convaincue que je ne dois pas abandonner l’allaitement.
Mais comment continuer ? Est-ce que ce sera vraiment possible ?
La reprise du travail marque un changement et elle coïncide chez nous avec la diversification alimentaire. Je me sens angoissée, envahie par de nombreuses questions : la reprise du travail est-il synonyme de sevrage ? Serais-je capable de faire face à une éventuelle baisse de lactation puisque je n’allaiterai plus à demande ? Comment faire face concrètement aux douleurs et aux premiers jours sans mon bébé ? Sera-t-il réellement possible en termes de temps et d’organisation de tirer mon lait sur mon lieu de travail ? Est-ce que je vais trouver un endroit au travail où je pourrai tirer tranquillement mon lait, le stocker et le transporter ? L’assistante maternelle que je vais embaucher sera-t-elle pro-allaitement et surtout d’accord pour donner mon lait ?
Des questions légitimes ou irrationnelles ?
C’est peut-être normal de se poser autant de questions, mais je sais au fond de moi que celles-ci sont renforcées et multipliées par le fait que lors de mes 6 premiers mois d’allaitement, j’ai été très peu soutenue par ma famille qui se montrait plutôt effacée et sans avis, et encore moins par ma belle-famille et par mon compagnon. J’ai découvert que dans ma belle-famille l’allaitement n’était pas pratiqué par les 2 dernières générations. Avec du recul, je comprends mieux pourquoi j’étais souvent perçue comme une “originale”, « une hippie qui s’obstinait à allaiter son enfant même quand ça ne marchait pas”. Ce rejet familial a été dur à supporter et est à l’origine de nombreuses souffrances inutiles que je n’ai pas su m’épargner. Je n’arrivais vraiment pas à comprendre pour quelle raison on soutenait si peu mon projet alors que ma motivation première consistait simplement à donner le meilleur de moi-même à notre bébé.
Dépasser les préjugés, la peur et aller de l’avant
Soutenue ou pas par mes proches, j’ai fini par me dire que je n’avais pas de temps à perdre en argumentation, que de nouvelles problématiques s’imposaient à moi et que j’avais des véritables défis à relever. Comment faire face à mes peurs et aux difficultés que j’anticipais avec la reprise du travail ?
Je ne voyais qu’une solution : me tourner vers une professionnelle – une consultante en lactation, car je sentais que l’expertise et une approche personnalisée ne pourraient que m’apporter du positif et me permettrait d’y voir plus clair.
Un bilan de mon allaitement très positif et encourageant
Le premier entretien avec cette professionnelle a été très riche pour moi. Ma consultante en lactation a su reprendre avec moi mon histoire de maman : la grossesse, l’accouchement et mes débuts difficiles dans mon histoire d’allaitement. Cela m’a permis de voir que malgré toutes les difficultés rencontrées, il y avait beaucoup de positif. Elle a su me conforter dans mon rôle de maman compétente et dans mes efforts titanesques pour aller de l’avant. J’avais l’impression que plus notre échange avançait, plus les nombreux conseils personnalisés sur comment faire concrètement au quotidien me parlaient : quel tire-lait louer en s’attardant sur des éléments purement techniques liés au mode emploi de l’appareil et comment procéder sur le lieu de travail. Elle a su m’accompagner dans mes peurs en lien avec la baisse de lactation en me donnant de nombreuses informations sur la physiologie et des stratégies de stimulation pour maintenir la lactation, sans oublier la nutrition et les soins par les plantes.
Un suivi individuel rassurant
Je me souviens avoir fait appel à elle quelques semaines plus tard non seulement pour lui faire un retour mais aussi pour rectifier certains points qui ne s’étaient pas passés comme prévu.
Malgré mes efforts, j’avais dû abandonner l’idée de tirer mon lait sur mon lieu de travail. L’environnement était en effet peu propice au calme (lieu stressant et hostile à l’allaitement). De plus, bien que le tire-lait que j’avais loué était léger et facile à transporter, il n’était pas du tout adapté pour moi. Je me trouvais beaucoup moins à l’aise qu’avec le modèle double pompage que j’avais utilisé auparavant. Je peinais à extraire mon lait de manière efficace et cela m’a très vite coûté un épisode d’engorgement avec des douleurs pendant 48h. Grâce à l’aide de ma consultante en lactation, j’ai pu faire face à l’épisode d’engorgement et trouver un nouvel équilibre.
La diversification nous a aidé à lâcher prise
Mon enfant tétait quelques minutes le matin au réveil et le soir après mon retour du travail, la nuit et le week-end à volonté. Une règle s’est spontanément mise en place : quand maman travaille, c’est nourriture solide et quand elle est de retour, c’est le sein à volonté.
Se faire aider par une personne compétente, une clé
Je remercierai toute ma vie mon amie qui m’a dirigée vers cette merveilleuse professionnelle (consultante en lactation certifiée IBCLC) dont j’ignorais le métier. Je suis si heureuse d’avoir fait appel à elle, car elle m’a beaucoup apporté : j’ai trouvé une oreille attentive, bienveillante et compétente. Grâce à son aide j’ai réussi à prolonger cette aventure magique et découvrir les joies de l’allaitement long. Qui l’aurait cru ? Que rêver de plus ?
Aujourd’hui, je l’affirme : je suis si fière de moi, fière d’avoir su demander de l’aide au bon moment et à la bonne personne ! Et si j’ai quelque chose à transmettre à travers mon témoignage, c’est l’idée de ne pas abandonner sous prétexte de la reprise du travail, surtout si votre cœur de maman souhaite continuer à allaiter bébé. Faire appel à une consultante en lactation ou à un autre professionnel certifié vous permettra non seulement de vous informer, mais aussi de sortir de la solitude et d’affronter la suite de l’allaitement en étant soutenue et accompagnée.
Témoignage spontanée de Vicky
Merci pour ce témoignage. Je reprends le travail dans un mois et demi. Je vis les mêmes questions et angoisses que vous. J’ai été voir une conseillère ICBLC il y a un mois afin de préparer cette reprise.
Mon bébé aura 5 mois et demis à ma reprise. Je veux continuer l’allaitement également. Je vais voir si j’arrive à tire mon lait comme je le souhaite. j’aimerai poursuivre encore cette belle aventure.